Suivi du Circaète Jean-le-blanc dans le Lot

La présence de forêts de Chêne pubescent à proximité de causses offre un habitat particulièrement intéressant pour le Circaète Jean-le-blanc, un rapace de grande taille (envergure de 1,80 mètre) au régime alimentaire composé de reptiles. Cette espèce niche en forêt dans un secteur tranquille sur de gros chêne à feuilles caduques ou persistantes. On trouve le nid dans des secteurs accidentés dans de vastes forêts de plaines pourvu que l’accès aérien soit dégagé. Son territoire ne couvre que quelques hectares autour du nid, par contre son domaine vital englobe plusieurs dizaines de km².

A ce jour, les informations relatives à la présence et notamment à la nidification de l’espèce dans le Lot sont faibles. Seulement 16 données de nidification certaine sont connues pour la période entre 2001 et 2022. En période de nidification, la destruction accidentelle des nids et le dérangement sont les principales menaces qui pèsent sur l’espèce qui a besoin de boisements matures pour nicher et d’espaces de landes riches en reptiles pour se nourrir.

Par ailleurs, le département du Lot est un département rural et touristique, où habitants et vacanciers apprécient pouvoir profiter de balades ou évènements organisés (courses pédestre, courses motorisées suivi par hélicoptères, évènements sur sites touristiques).

Nous avons ainsi fait le constat que le manque d’informations sur les secteurs de présence et de nidification de l’espèce ne nous permet pas de faire de la prévention ni de la protéger. Or l’espèce est particulièrement sensible au dérangement et de tels évènements sur son aire pendant la période de reproduction peut entrainer un abandon du nid.

La phénologie de l’espèce correspond à des périodes de fort intérêt pour les activités extérieures.

L’objectif est de réaliser une étude ciblée sur cette espèce afin de pouvoir la préserver et sensibiliser les usagers des milieux forestiers.

  • réaliser des inventaires et suivis de l’espèce au cours de l’année pour améliorer la connaissance des aires utilisés,

  • Former des ornithologues bénévoles pour faire des prospections collectives,

  • Editer une carte avec les enjeux pour l’espèce à l’échelle du Lot,

  • Sensibiliser les forestiers : réunions et rencontres sur le terrain avec les gestionnaires et/ou propriétaires,

  • Sensibiliser les usagers : tenue de stand ou animations lors d’évènements de randonnées pédestre ou motorisées sur des sites à enjeux,

  • Mise en œuvre d’actions de conservation à terme en lien avec le CRPF, l’ONF et les gestionnaires forestiers privés (objectif à terme, non réalisable en 1 année dans le cadre de cet appel à projet)

Pour cela, Nathan, Victoire et Lucas ont réalisé depuis le début de saison plus de 40 jours de prospection. La recherche d'indices de nidification a été effectuée sur plusieurs zones du département présentant des boisements favorables à l'installation du Circaète Jean-le-blanc. Ont été priorisées les zones ne comportant pas d'observateurs bénévoles actifs, afin d'optimiser les efforts de prospection sur le territoire. De nouveaux bénévoles ont également été accompagnés sur trois journées de formation, afin de les rendre autonomes dans la recherche de secteurs de nidification de l'espèce.

Afin de sensibiliser au dérangement de l'espèce durant sa période de reproduction, un stand a été tenu lors des 46 km du 46 à Saint-Sozy, évènement organisé par la Fédération française de Randonnée dans le Lot. Ce fut l'occasion de présenter cette espèce mal connue des randonneurs, et encourager une pratique sportive consciente des enjeux de la biodiversité. Le Circaète Jean-le-blanc a également été présenté lors d'une animation autour de la Nuit des Forêts à Saint-Jean-Lagineste, et deux animations ciblées sur cette espèce auront lieu cet été dans le Lot.

+ d'infos sur cette espèce : https://www.lpo.fr/la-lpo-en-actions/conservation-d-especes-menacees/especes-prioritaires/missions-rapaces/aigles/circaete-jean-le-blanc

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