Compte-rendu proposé par Laetitia Lecomte
C’est par une bien étrange cérémonie que débute une nocturne : le montage d’un théâtre d’ombres… Un cadre en bois que l’on maintient comme on peut, un drap blanc, une ampoule puissante et le spectacle peut commencer ! Les artistes ne sont pas des marionnettes mais des Bombyx, des Noctuelles et des Sphinx… Et quel enchantement ! Quel émerveillement au rendez-vous !
Les spectateurs ne sont guère nombreux mais au final c’est mieux ainsi, c’est qu’il faut bien regarder où l’on pose ses pieds pour éviter de faire passer nos belles de nuit de vie à trépas en un quart de seconde !
Une première représentation à Floressas le 31 août a clôturé l’été de la plus fabuleuse des façons avec la venue sur le drap de Thyatira batis, Lasiocampa quercus ou Pseudoips prasinana pour ne citer que quelques espèces aux couleurs chatoyantes, juste histoire de se défaire de l’idée reçue selon laquelle les papillons de nuit sont toujours gris-marrons ternes…
La seconde représentation s’est tenue à Cras le 3 octobre, dans un jardin ami, et là encore deux jolies surprises : Crocallis tusciaria et Atethmia centrago, « un exemple quasi parfait de convergence évolutive de l'habitus chez un Geometridae Ennominae et un Noctuidae Noctuinae », pour reprendre les propos d’un lépidoptériste passionné, venu de loin ce soir-là pour rendre hommage à ces fées noctambules...