La migration des Milans royaux

Article et photos d'Alain Fouclet

Comme chaque année en octobre nous pouvons observer le retour des Milans royaux hivernants dans le département du Lot, alors que les Milans noirs sont partis vers le sud de l’Espagne et même jusque dans le sud du Sahara.
Les Milans royaux pour la plupart arrivent en automne d’Europe centrale ou du nord, où ils ont passé le printemps et l’été pour se reproduire.
Nous allons étudier les caractéristiques de cette espèce migratrice.
Les Milans royaux se regroupent en hiver dans des « dortoirs » communs pouvant compter jusqu’à plus de cent individus.
Chaque année début janvier la LPO effectue un comptage sur plusieurs sites du département où les Milans royaux sont regroupés.
(Dernier comptage janvier 2025 : 69 Milans royaux)
Le Milan royal est plus grand (envergure 1m70) que le Milan noir, plus long et plus clair de plumage. La tête est d'un gris-cendre très clair et finement striée de sombre, les parties supérieures sont d’un brun moyen, les rémiges primaires sont plus claires, brun foncé à la pointe des ailes. La queue est nettement rousse dessus, légèrement plus sombre sur les bords.
J’ai eu l’occasion de pouvoir observer et photographier les deux espèces côte à côte. Les différences, sur la photo, entre le Milan royal à gauche et les  deux Milans noirs à droites sont assez marquées.
Les Milans royaux se comportent en vol un peu comme les vautours. Comme eux, ils décrivent des cercles au-dessus de leur domaine en utilisant de la même façon les courants ascendants. Ils planent aisément en battant très peu des ailes. Ils utilisent leur queue étalée, très mobile, de façon unique en la basculant d'un côté à l'autre suivant les mouvements de l'air pour garder l'équilibre du vol.
Comme le Milan noir, le Milan royal est opportuniste dans sa recherche de nourriture. Il se nourrit d’une grande variété de petits animaux (rongeurs, taupes, lapereaux, jeunes oiseaux) mais il est aussi nécrophage et peut éventuellement aller se nourrir dans des décharges publiques. C’était le cas, il y a quelques années, à la décharge de Villefranche de Rouergue où l’on pouvait observer autour de celle-ci des dizaines de Milans royaux.
Le Milan royal est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées en France dans la catégorie VU (vulnérable), il bénéficie d'une protection totale sur le territoire français, ce que certains chasseurs n’ont toujours pas compris. Comme par exemple le Milan abattu à Lendou en Quercy (mars 2023) ou à Montjoie en Couserans en Ariège (février 2023).
Il ne reste plus qu’à prendre ses jumelles pour observer ce bel oiseau qui sera présent dans le Lot jusqu’au mois de mars. Même si quelques rares individus ne migrent plus depuis plusieurs années.

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